• Expo 33 Garcia & Usine

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     FANNY GARCIA & JACK USINE, À NOS MOTS

    Expo 33 Garcia & Usine

     

    C’est une joie de présenter à la chapelle Saint-Loup le travail de Fanny Garcia et Jack Usine, dans le cadre de la programmation L’invité de mon invité.

    Chacun s’invite dans le travail de l’autre, l’un s’occupe du texte, l’autre du contexte. Cette exposition sera l’occasion pour eux de faire une mise au poing sur l’actualité sociale, culturelle et politique.

    Dans À nos mots, il sera question de langage, du sens des mots et des actions, distillés par le dessin et le jeu d’une production spontanée.

     

    L’exposition est présentée du vendredi 31 janvier au samedi 22 février. ⌊Voir infos pratiques⌋ : ici

     

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    Jack Usine dessine. ⌊Soirée du vernissage⌋ 
     

    Expo 33 Garcia & Usine

    Quelques vues de l'exposition⌋

     


     LES INVITÉS


     

     

     

    Expo 33 Garcia & Usine

    Fanny Garcia & Jack Usine vivent et travaillent à Castillon-la-bataille.

     

    Fanny Garcia est une graphiste-plasticienne dont les créations portent un regard « sans filtre » sur la culture régionale et la vie rurale qu’elle s’évertue à documenter quotidiennement. Une large partie de sa production d’images (dessins, photographies, broderies) se développe à travers le Vilain, collectif artistique dédié spécifiquement au pays foyen, créé en 2004 avec son frère.

    Elle se plaît à prolonger sa démarche artistique à travers des projets collectifs, associatifs et alternatifs locaux.


     

    Jack Usine est un dessinateur en lettres frénétique entretenant un rapport direct avec l’espace public qui est à la fois son terrain de jeu et sa source d’inspiration.

    Il développe un double travail typographique, à travers la création de caractères numériques qu’il diffuse sur le site de sa micro-fonderie SMeltery depuis 2002, et par une production plus spontanée, expressive et plastique dont les mots sont la matière première. Deux pratiques complémentaires qui nourrissent un univers graphique engagé.


     

    Depuis leurs études aux Beaux-Arts de Bordeaux au début des années 2000, Fanny Garcia et Jack Usine s’amusent à développer une production tout-terrain, à la frontière du graphisme, de l’art et de l’artisanat, entre intervention dans l’espace public, micro-éditions et graphisme de commande.

    Ils aiment travailler à plusieurs, et co-fondent pour cela Sainte-Machine en 2005, une confrérie à caractère graphique créée à Bordeaux en réaction à la culture touristique ambiante. S’en suivra une production joviale et sans concession, développant leur vision singulière de la ville de Bordel, jusqu‘à leur dernier baroud d’honneur et l’exposition collective Dissolution Absolue en 2016.

    Installés en « Gironde profonde » depuis 2009, la démarche du duo s’est orientée plus encore vers un travail graphique artisanal en lien avec leur territoire. En 2016, ils lancent Bon Pour 1 Tour, tout à la fois atelier de création, association culturelle et maisonnette d’éditions, pour poursuivre leur envie de faire du graphisme de proximité, enrichi par des actions pédagogiques et participatives.

     

    ◊ www.bonpour1tour.com ◊ www.super2000.fr 

    ◊ www.smeltery.net ◊ www.levilain.org 

    www.sainte-machine.com 

     


     

    À NOS MOTS

    Ils aiment être du côté de la «fabrique». «Fabrique» est à prendre ici autant dans le sens industrieux du terme que dans celui de ces architectures fantaisies qui ornaient parcs et jardins au 18e siècle.

    Ils ont en commun un mode d’expression à la jonction du produit artisanal et de son faire-valoir.

    Leur fonctionnement repose sur l’association, à deux ou plus. Ils œuvrent, diffusent par le biais d’exposition ou de publications, à plusieurs, en collectifs : petites «manufactures» où le travail peut s’inscrire ou s’inspirer de la rue, des villes ou des campagnes, en contact direct avec le public.

    Jack Usine privilégie une forme d’intervention qui est de l’ordre d’un propos véhiculé par la typographie tout en mettant au premier plan l’invention même de caractères ce qui lui fait préférer la qualification de « dessinateur en lettres ».

    La fonderie typographique (formule qui date de la création de l’imprimerie et désignait alors à la fois l’invention et la production des caractères en fonte pour l’impression) qui n’est pas sans évoquer une fabrication toujours liée à la manufacture traverse sa pratique alors que le faire même est maintenant numérique.

    Un site y est dédié : SMeltery. Le ton est donné immédiatement par l’humour des annonces inspirées de la tradition des westerns qui précise «le caractère furieusement dessiné par Dynamite Jack et astucieusement ornementé par Calamity Fanny».

    Les dessins de Fanny Garcia sont des motifs volontairement simples au stylo à bille ou au crayon de couleur, à la peinture ou au point de croix sur canevas, ou encore des broderies sur tissu.

    Ils ont fait de la forme lapidaire des « slogans » leur domaine de prédilection.

    Les formules, les expressions toutes faites qui actuellement dans tous les domaines, du journalisme, de la publicité au politique, noient le réel dans leur flux répété, rabâché pour emporter l’adhésion, sont ici passés au crible critique et humoristique d’objets images-textes.

    Jack Usine vient contrarier une expression par le dessin dont la légèreté choisie déplace, interroge subtilement le sens et du coup la réalité des faits ou leur déni. L’écriture-dessinée, la typographie ainsi susceptible de se jouer des significations, porte à elle seule un sens critique .

    De même la « bannière » dessinée par Fanny, typographiée par Jack rend dérisoires voire grotesques ces mots si sérieux parmi les plus répétés, discutés en ce moment dans les media.

    « Bannière », parce que si le mot provient aussi de la publicité, ici par leur format, leur propos elles pourraient toutes être brandies lors des manifestations si nombreuses en ce moment dans notre pays.

    Des propositions incisives et polémiques de Fanny Garcia brodées sur tissu déclinent des paysages familiers. Une bande de bleu étoilé du brillant de quelques euros et d’étiquettes comme des breloques est suspendue en ciel de chapelle.

    Jack Usine est collectionneur. Il a récolté un grand nombre de sous-verre de paysages anciens : peintures, reproductions d’oeuvres, photographies, canevas. Ils servent ici la déclinaison du mot FIN dont le dessin est inspiré de plusieurs génériques de films.

    Le noir couvrant tout le verre laisse le mot en réserve, transparence qui permet de voir quelques bribes des paysages d’origine. Fin comme disparitions en cours de tant de mondes ?

    Il photographie et répertorie les enseignes anciennes de magasins souvent désertés, abandonnés. Un intérêt pour le « petit commerce » hors des grandes marques et de leurs publicités prestigieuses, une immersion dans les lieux, la région habitée pour laquelle il souhaite travailler. Une collection qui peut agir de manière souterraine quand il propose ses services de dessinateur en lettres au commerce local en s’opposant à ce qui fait pour lui le conformisme d’une modernité qui par ses conceptions et ses techniques uniformise la rue. Il propose ce qui va faire sens là même où s’inscrivent les mots, les phrases, les noms, les métiers, sur les boutiques, ou les panneaux d’annonces des bords de route.

    Fanny Garcia se fait photographe-anthropologue du territoire habité. Elle a entrepris une vaste récolte d’images qui fixent des moments privilégiés, des fêtes de village des maisons et bâtiments, ou des situations trouvées parfois incongrues du pays foyen. Elles les a publiées (avec son frère Sylvain) sous forme de magazines, de « bulletins municipaux » ou sur le site le Vilain,comme des traversées singulières, une lecture parfois subjective qui vient informer des à côtés, des marges.

    Jack Usine et Fanny Garcia en jouant des mots et des motifs aiment à souligner avec humour ce qui fait polémique aujourd’hui. Volontairement éloignés de la ville ils explorent, accompagnent, prennent parti, travaillent en un propos résolument contemporain qui accommode ce qui pourrait rester très local, tomber dans l’oubli, s’accordant à la région qu’ils habitent. Paradoxes des choix qui cultivent en une simplicité savante un propos engagé, politique questionnant nos sociétés libérales et mondialisées dans un avec, à côté et contre, tout à la fois.

     ©Claire Paries


     

    J'ai proposé aux classes qui souhaitaient prolonger la visite de l'exposition par une production plastique réalisée à l'école, de mettre sur ce blog, sous forme d'échange, quelques productions.

     

     

    Voilà les réponses qui ont été faites. Merci aux enseignants et aux enfants.

     

     ⌊Classe de GS -CP⌋  VIVE LES MOTS, collage.

     

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    ⌊Classe de GS -CP⌋  VIVE LES MOTS, peinture sur document photographique.

     

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    ⌊Classe de CM2⌋  Méli-LéMo, dessin d'un mot et d'une image piochés dans notre vie . 

     

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