• Expo 13 Charles&artistes loubésiens

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    Benjamin Charles & les artistes loubèsiens

    Au pied du mur

     

    < Exposition#13

     

    Les invités

    J'ai invité Benjamin Charles qui a invité des créateurs loubèsiens

     

    Lorsque Siona Brotman m’a invité à exposer à la chapelle Saint-Loup, je lui ai proposé d'inviter les créateurs de Saint-Loubès plutôt qu’une seule personne.

    Sur la base d'un appel ouvert à tous, on m'a contacté et je me suis déplacé dans chaque atelier, discuté, regardé le travail des créateurs loubésiens et montré le mien. Aucun protocole n'était posé initialement sinon celui d'échanger autour de l'acte de création et de convenir ensemble des modalités d'exposition. Mon idée est de monter un commissariat réactif, en attachant une grande importance aux relations qu'entretiennent plusieurs œuvres installées côte à côte.

    Mon travail s'est longtemps cantonné à la peinture et à la mise en espace de celle-ci. En jouant sur les codes de ce medium, j'ai fabriqué plusieurs installations où mes toiles étaient des éléments que je réinvestissais à chaque nouvelle exposition d'un nouveau "rôle" dans un scénario image-espace.

    L'exposition de Saint-Loubès se situe dans la continuité du travail sonore que je mène depuis plusieurs années, où la matière brute se compose d’enregistrements de paroles très diverses qui vont du récit anecdotique à la chanson, en passant par le témoignage historique ou encore l’explication technique. Mon travail consiste à donner une forme sonore à cette matière, l’arranger musicalement, la sortir de son contexte initial et lui donner ainsi un autre angle de vue. Cette exposition est l’occasion d’expérimenter cette démarche dans une dimension plus large.

     

     

    < Exposition#13

     

    Voir le site de Benjamin Charles

     

     

    Les artistes Loubèsiens :

     


     

    Alind'o :  

     

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    J'ai commencé à peindre en 1980 en Provence où je suis né. j'en ai gardé l'éclat des couleurs et la majesté des formes après le passage du Mistral. Je suis un peintre de rue et d'atelier et parfois l'un après l'autre. j'ai créé un style que j'intitule, surréalisme féerique, qui sort de mon imaginaire. Sur fond d'acrylique je colle des feuilles d'or, d'argent, du cuivre, des perles parfois, du cristal de bohème et des strass etc. ...

     


     

    Michel Bonnici :

     

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    je suis une « curieuse de base »,  j’aime découvrir le potentiel des matières et surtout celui des couleurs. J'ai plaisir à mélanger , juxtaposer, les couleurs , avec des résultats plus ou moins satisfaisants.

    Je préfère travailler la couleur, pour traduire l’émotion d’un paysage, ou d’un visage, ou la force d’un animal, en priorité au détriment du dessin. Faire passer, faire ressentir, faire vibrer la corde sensible, c’est un défi qui me plait !

    Bref , tout notre Monde m’inspire, pour jouer avec les couleurs , les mediums et les supports .

     


     

    Frédérique Leferme-Falguières : 

     

     

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    Dans cette série, c'est tout simplement une écorce et de la matière pour l'exprimer. Un mot qui s'impose à un moment. Peut-être parce que la pensée de ce que qu'on aime a besoin de sortir et de trouver un cheminement. Là, j'ai voulu m'imposer un sujet, une technique, une palette limitée. 

     


     

    Bruno Fontanac :

     

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    Dino Fils d'Enzo : Il y a quelques temps de cela, alors que j'étais en convalecence suite à un stupide accident de moto, me vint une idée. Cette idée  avait pour but de faire un tryptique sur la marque Ferrari, mais devant la complèxité de l'affaire, et le peu de mobilité dont je disposais, je me décidais pour trois tableaux distincts.

    La première de ces trois peintures est visible dans l'article "Ferrari et sa belle tête rouge". C'est elle! Si le format est imposant, pour la deuxième, j'ai choisis plus petit (100x100cms) et surtout......plus léger!!

    Quand au modèle, j'ai opté pour la Dino. Son nom lui vient du fils d'Enzo Ferrari, mort prématurément à l'age de 24 ans, non sans avoir mis au point un moteur V6 qui équipera tous les modèles Dino, y compris celui de chez Fiat ( Fiat Dino ). Voilà pour la petite histoire.

    Pour la composition du tableau, je voulais insérer le logo de la marque, mais je ne savais pas trop ou le placer, à vous de juger si j'ai eu tord ou raison. Allez, j'arrète le bla,bla et je vous la présente.

    Pour la troisième, ça prendra un peu plus de temps, puisque j'ai dans la tête un truc de "ouf".

     

    Texte extrait du blog de Bruno Fontanac à découvrir ici: Le Blog  

     


     

    Caroline Golfier :

     

     

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    Au pied du mur du silence, c'est ce que nous sommes devant cette série de portraits d'enfants et de vieillards aux visages figés, dont les bouches demeurent désespérément closes enfermant un secret de vie.

     

     


     

    Julie Grugeaux :

     

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    Julie Grugeaux - Artiste peintre / illustratrice jeunesse

    Peintures en technique mixte : collages de papiers et tissus, peinture acrylique, feutre, crayon.
    Lors de cette exposition, je présenterai ma série de petits portraits. Cette série se veut introspective, et toujours poétique et onirique comme l'ensemble de mon travail.

     
    Voir le site de Julie Grugeaux ici : Le site de julie Grugeaux

     


    Pierre Landier :

     

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    Originaire de Mézin dans le Lot-et-Garonne ma jeunesse a été bercée par la musique et la peinture, arts que j'ai pratiqués durant les années 60 dans la région en exposant et en étant batteur dans un orchestre.

    Domicilié depuis plus de 32 ans à St Loubés et retenu par une carrière professionnelle très intense, c'est seulement lorsque j'ai pris ma retraite que j'ai pu vraiment m'adonner à ma passion pour la peinture. La peinture à l' huile est mon médium préféré suivi de près par l'acrylique, à la brosse ou au couteau ou avec des techniques mixtes. J'utilise en principe des photos comme support, le choix est toujours l'expression de la lumière et une approche naturelle des couleurs. Mes thèmes de prédilection sont les paysages, les vieilles pierres et tout ce qui possède une âme, j'aime les clairs-obscurs et tout ce qui semble caché, mystérieux.Ce qui me plait dans la peinture c'est l'expression de mon regard sur les couleurs, les formes, la lumière et l'échange avec celui qui regarde. On ne dit pas c'est "beau" pour faire plaisir mais seulement en communion parce qu' on ressent la même chose. Durant ces dernières années j'ai participé à diverses manifestations individuelles ou collectives près de St Loubès ainsi qu'à la pharmacie Tabbane pendant plusieurs mois. 

    "Au pied du mur" contraint d'agir, ne plus reculer "Au pied du mur" avec fenêtre, une invite à s'aventurer dans l'imaginaire."Au pied du mur" délabré, nous interpelle sur l'historique "Au pied du mur" pousse de si belles fleurs, un ravissement de couleurs. "Au pied du mur" support, la force et la réussite.

     


     

    Nadia Léonard :

     

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    L'idée était de réaliser des décors de facture classique, qui à première vue reprennent les codes de la porcelaine traditionnelle. Les illustrations choisies sont quant à elle plutôt incongrues et amènent à nous interroger sur la notion d'apparence. 

     

    Voir le site de Nadia Léonard ici : Le site de Nadia Léonard

     


     

    Marie Motsch :

     

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    je considère chacun de mes tableaux comme une escale et comme toutes les escales il y en a des gaies, des tristes, des colorées, d'autres encore plus discrètes...

     


     

    Guylaine Tassin :

     

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    Trois mots pour définir ma "recherche artistique" : la science, l'art, la vie et inversement.

     


     

    La classe 3, moyen/grand  de l'école île Bleue 

    Benjamin Charles a fait la proposition de prêter une de ses oeuvres à une classe de la commune pour que cette classe travaille en amont de l'exposition. Le choix s'est porté sur un triptyque que les enfants de la classe ont découvert à la rentrée des vacances de printemps...

     

     

    < Exposition#13

     À la niche, Caroline Baurès, sa classe de maternelle, Pierre Landié & B. Charles technique mixte sur toiles assemblées.

     

     

    < Exposition#13  

     

    Vues de l'exposition

     

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    Claire Paries a interviewé les invités de Benjamin Charles.

     

     Benjamin Charles et les artistes loubèsiens

    Collecter pour un propos défini à l’avance. Recueillir des paroles, des sons, des images, des œuvres, sans exclusive. Les travailler en un dispositif approprié où interfèrera sa propre marque sous forme de dessin, peinture, musique, montage ou mise en page. C’est ainsi que travaille Benjamin Charles « meneur de jeu » qui accueille l’altérité. Il produit autant de la peinture, que des livres, des disques, ou interroge les modalités de l’exposition. Les œuvres naissent de la confrontation de parties additionnées en une mise en forme qui permet l’approche globale d’un propos et dans le même temps d’aller chercher l’individualité de chaque « fragment ». Forme choisie qui soulève les questions de la visibilité des choses, de leur perception, de la « bonne » image, du statut des œuvres, de l’instabilité du regard et du sens. Aujourd’hui Benjamin Charles a lancé un appel aux créateurs, artistes habitant Saint-Loubès pour un « dialogue avec son propre travail ». Un certain nombre y a répondu et parmi eux majoritairement des peintres rassemblés par leur seule appartenance à un territoire.

     - Pourquoi répondre à l’appel de Benjamin Charles et vouloir exposer ?

     - Je voulais voir en fait vers quoi on allait se diriger. Associer un travail personnel à un travail à lui : qu’est ce qui allait naitre d’imprévu, de nouveau ? Ça va sans doute changer le sens premier de mon travail. Nadia Léonard.

     - C’est une bonne idée d’associer des « artistes » de la commune, montrer les savoir-faire, ouvrir des horizons, découvrir des talents cachés. Comment trouver un fil conducteur pour tous ces artistes divers ? Michèle Bonnici.

     - J’avais envie de montrer mon travail. La démarche est intéressante parce qu’il s’agit de croiser des regards. Frédérique Falguières.

     - Je suis peintre professionnel. J’ai vu l’appel sur Sud-Ouest. Le lieu m’intéresse et j’avais envie d’exposer. Alind’o

     - J’aime le lieu. Je n’ai jamais exposé. C’était l’occasion. Bruno Fontanac.

     - Je trouve sympa l’idée. Je suis à Saint-Loubès depuis deux ans mais je ne sais pas s’il y a des artistes. C’est donc une opportunité de rencontrer des artistes et d’exposer avec eux. Julie Grugeaux.

     - J’avais envie de faire quelque chose sur la commune où j’habite. Je ne l’ai pas fait depuis vingt ans. Marie Motsch.

     - Je devais faire une expo avec ces œuvres et qui n’a pu avoir lieu. J’étais déçue. Alors c’est l’occasion de les montrer. C’est la première fois que j’expose, c’est pour l’expérience et avoir des retours. Caroline Golfier.

     - C’est l’occasion de montrer ce que je sais faire. J’ai peu de contact avec Saint-Loubès parce qu’il y a peu de structure artistique. Pierre Landié. 

    Pour accompagner le travail des « artistes-créateurs » loubèsiens Benjamin Charles choisit parmi ses travaux certains qui « porteront » (parfois au sens littéral du terme) les autres ou leur feront écho. Il emprunte souvent les cheminements de la figuration en motifs additionnés, abandonnant parfois la toile à sa vacuité : un mouvement entre motifs personnels et emprunts à l’imagerie populaire, bande dessinée ou publicité. Il peut aussi jouer avec des figures obsédantes de l’art contemporain. Parfois il cherche ses motifs sur internet, vaste toile qui accueille tous les particularismes. Il choisit de reproduire des écrans qui formulent un propos sur la peinture. Enoncés rapides, adresses personnelles, pensées du jour, petites phrases toutes faites comme autant de confidences impulsives projetées à travers les écrans qui seront portées à l’échelle du tableau. Un arrêt dans le flux des mots, des images, forcé par des moyens traditionnels, peinture, dessin : ceux là même que les artistes conviés ont pour la plupart adopté. Il n’opte pour aucun style et les emprunte tous, ne se refusant aucun trajet. Il œuvre à partir de prétextes partagés par tous qui deviennent autant de propositions autour de ce qui motive l’existence même de l’art. Œuvres composites qui se jouent de citations en une démarche autoréflexive qui ne manquera pas d’interroger ce qu’est la création, l’être artiste. 

    - Créateur et/ou artiste ? 

    - Je m’auto-proclame artiste peintre. Certains n’osent pas. Je peins, je crée, c’est mon métier à plein temps depuis trois ans : artiste peintre et illustration jeunesse. Le terme ne choque pas parce que ce n’est pas juste une passion. Julie Grugeaux.

    - Je ne suis pas créateur mais artiste. L’artiste c’est le fait de reproduire, montrer quelques sentiments par rapport à la couleur. Je reprends ce que je vois et ce que je ressens et ce n’est pas de la création : c’est l’œil qui dégage un ressenti. Pierre Landié.

    - Je suis à la frontière des deux. Ici c’est un travail d’artiste parce qu’il y a une idée derrière : l’idée de travailler sur les apparences, de décaler un propos. Le contenu est original et décalé. Nadia Léonard.

    - Créateur c’est le terme approprié parce qu’artiste ça veut tout dire et rien dire à la fois. Créateur c’est avec plusieurs supports artistiques, ça ouvre l’imagination, les idées. C’est des défis qu’on se lance. Tout le monde a un côté artiste, que ce soit en charpente métallique ou avec un ordinateur. Il faut aller chercher ce pouvoir. Tout le monde sait créer. Artiste créateur c’est un terme complet. Michelle Bonnici.

    - Artiste c’est un grand mot. Je ne me considère pas comme artiste. Ce que je fais c’est de la pure création parce qu’il n’y a aucun appui sur rien d’existant. C’est une démarche artistique quand même. Marie Motsch.

    - Je me sens créatrice : chaque jour j’ai besoin de produire, des dessins, de la vidéo ou de la performance. Artiste je ne sais pas trop. C’est les autres qui me le disent parce que j’en fais tous les jours. Caroline Golfier.

    - Créateur c’est inventer quelque chose, quand on transforme une idée en quelque chose de matériel. Artiste : je ne sais pas si on peut y prétendre, ce sont les autres qui doivent l’appliquer, c’est une reconnaissance sociale. On se dit créateur, on se l’applique à soi même sans reconnaissance sociale. Frédérique Falguières.

    - Je suis créateur : peintre de rues, j’ai des amis artistes très connus, internationalement, de très bons peintres qui ne sont pas contemporains. Je fais du surréalisme féerique et baroque qui est de la création pure, et de l’impressionnisme qui est à la base de l’art contemporain. Alind’o

    - Je suis les deux : créateur quand je fais des tableaux avec de la récup’, artiste oui parce que je fais pas mal de figuratif, dessin, peinture. Bruno Fontanac. 

    Pour Benjamin Charles l’exposition, l’accrochage des œuvres est une forme à part entière, un élément signifiant. Ici après avoir « enfoncé » le (son) clou, il le laisse à sa solitude nue et détache les œuvres picturales des murs. Il opte pour des socles qui sont utilisés habituellement pour montrer sculptures ou objets et les architecture dans l’espace de la Chapelle Saint-Loup. Les œuvres sont soumises à la nouvelle structure qui vient les concurrencer dans la visibilité alors que les murs d’ordinaire se font oublier. Détachées de l’alignement usuel, assujetties à une horizontalité potentielle les voici vouées à une instabilité programmée. Le tableau, l’objet d’art, se montre alors tel qu’il est, en toute simplicité : un bien mobilier venant « meubler » une architecture et qui s’adapte aux lieux qu’il doit occuper. L’espace construit permet la cohabitation des styles  différents tout en conservant l’individualité des œuvres. La diversité des pratiques artistiques actuelles, et ici plus particulièrement de la peinture, peuvent se déployer.  

    - La forme de l’exposition ? 

    La forme créée est à priori innovante, intéressante, originale. Ça sort des sentiers battus, ça sort des murs, ça m’amuse, ça me plait bien à priori. Marie Motsch.

    - C’est sympa, c’est mieux que sur des murs. Ça amène une dynamique, c’est super intéressant. Les gens se promèneront plus. C’est comme un labyrinthe. Ça va occuper le milieu du lieu, de l’espace. Julie Grugeaux.

    - C’est une bonne idée liée aux contraintes du lieu. Des formes différentes les unes des autres, des plots de différentes mesures, ça ouvre l’espace. C’est comme un labyrinthe, on peut naviguer autour des œuvres, s’en approcher plus peut être. C’est moins rigide. Michelle Bonnici.

    - C’est original, ça permet de mélanger les choses, ça sort des deux dimensions, de l’alignement, on peut tourner autour. C’est une mise en spectacle intéressante. Frédérique Falguières.

    Ça va être réparti un peu partout. Je suis pour. Caroline Golfier.

    - C’est original quand on est limité par les murs comme ici. C’est sympa. Bruno Fontanac.

    - Les œuvres seront sur un présentoir où on voit la sculpture d’habitude. Des tableaux différents à des hauteurs différentes, ce n’est pas la même chose. Savoir si c’est bien, c’est à voir ! Il va s’en sortir mais c’est compliqué. Pierre Landié.

    - Je ne vois pas trop. Je laisse faire. Alain Dauberte. 

    Benjamin Charles est un artiste contemporain protéiforme qui travaille la rencontre autant avec les images que les mots ou les sons, ce qui suppose de se rendre disponible, d’être à l’écoute de la parole, l’acte de l’autre. Les mises en situation particulières à chaque fois forcent une pratique d’échanges. Ici doublement auteur, à la fois du concept d’exposition, de sa mise en place et d’œuvres, il se confronte aux pratiques artistiques actuelles d’un territoire. Plus que créateur il se pose en « constructeur » de propositions qui interrogent le champ de l’art contemporain.

     Claire Paries

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